La 8e édition du colloque Didapro-DidaSTIC se tiendra en février 2020 à l’Université de Lille, deux ans après l’édition organisée à Lausanne.
Ce colloque interrogera les apprentissages informatiques et leurs entours, que ce soit au niveau scolaire ou universitaire, ou encore en formation professionnelle et formation des adultes.
Il se situe dans la continuité des rencontres précédentes, qui ont mis en question l’opposition historique entre d’un côté ce qui relève des « outils » et de l’autre ce qui relève des « objets » d’enseignement/apprentissage.
Ce 8e colloque visera à renforcer la confrontation des regards sur l’enseignement informatique entre praticiens, informaticiens et spécialistes de l’éducation (didacticiens, psychologues de l’apprentissage, sociologues des usages du numérique, linguistes, etc.).
Cela est indispensable, bien que les contours de l’informatique se stabilisent, les informaticien·ne·s, enseignant·e·s, élèves ou chercheur·e·s peuvent mettre des pratiques ou des objets de savoirs différents derrière le mot. D’autre part, la montée du terme de « numérique » dans le champ éducatif, comme une « euphémisation » de ce qui était autrefois relié à l’informatique et aux logiciels (Baron et Boulc’h, 2011) ne contribue guère à clarifier ce dont il est question.
Les objets principaux que souhaite explorer cette manifestation seront les pratiques d’enseignement et d’apprentissage (de points de vue disciplinaires variés), les environnements et objets capacitants mobilisés/mobilisables ainsi que les politiques publiques d’enseignement de l’informatique. Le colloque s’intéressera à tous les niveaux (scolaires, universitaires, professionnels, FTLV, etc.). Notamment, les approches permettant de lier les phénomènes d’enseignement/apprentissage aux contextes sociaux et culturels seront appréciées, dans le sens où elles constituent encore un point relativement aveugle des travaux récents.
Trois axes principaux sont privilégiés :
- Pratiques d’enseignement, activités d’apprentissage
- Ressources, dispositifs, scénarios et environnements pour l’enseignement de l’informatique
- Politiques publiques, curricula, institutions, formation des enseignants
Axe 1 : Pratiques d’enseignement, activités d’apprentissage
Apprendre et enseigner l’informatique sont désormais des réalités, tant dans le monde scolaire, universitaire, de formation professionnelle que dans d’autres lieux, comme le périscolaire, des lieux d’apprentissage informel. Cet axe s’intéressera aux activités, aux pratiques, aux représentations, préconceptions, etc. des apprenants et des enseignants, dans un contexte formel ou non formel.
Sur ces pratiques des enseignants et les activités des apprenants, diverses disciplines apportent des éclairages complémentaires : la didactique des disciplines, la didactique professionnelle (notamment en ce qui concerne la formation des techniciens ou ingénieurs), les approches d’orientation sociologique ou en SIC, mettant l’accent sur la nature sociale des apprentissages, les mettant en lien avec les usages personnels des apprenants ou des enseignants.
Comment décrire ces pratiques et activités, avec quels modèles théoriques ? Qu’est ce qui se joue de spécifique à l’informatique dans ces activités, lié au caractère non stabilisé de certains de ses objets, aux particularités cognitives de ces objets de savoir, aux représentations associées au domaine d’activité social qu’est l’informatique, par exemple aux représentations liées au genre ?
Axe 2 : Ressources, dispositifs, scénarios et environnements pour l’enseignement de l’informatique
La question des ressources est devenue centrale dans l’enseignement. Quelles ressources pour former à/par l’informatique, comment concevoir des scénarios pédagogiques permettant aux élèves de travailler les différentes dimensions de l’informatique ? Quelles activités d’enseignement pour consolider les connaissances, dans différents contextes de formation, scolaire, professionnels, d’adultes… Mais aussi, la question de l’ingénierie didactique, des dispositifs ou environnements à mettre en place pourra être traitée dans cet axe.
La question du pilotage de la formation par les compétences ou par des objectifs de formation culturelle large à la culture numérique pourra être abordée.
Axe 3 : Politiques publiques, curricula, institutions, formation des enseignants
A un niveau plus macroscopique, le dernier axe du colloque regroupera les communications traitant des politiques publiques, que ce soient pour l’école ou l’université, les politiques d’équipement ou celles de formation des enseignants et de pilotage de l’activité enseignante. Les politiques et discours publics de formation d’adultes ou de retours à l’emploi pourront être analysés. Pour l’école, les questions curriculaires pourront y être abordées de même que celles relevant de la supervision et l’accompagnement de l’action pédagogique
Pour l’école, comment envisager la construction de curricula cohérents, sur quels fondements épistémologiques, avec quelle proximité et quelles alliances avec des domaines proches (documentation, éducation aux médias, mathématiques, sciences, etc.). Comment envisager la formation des enseignant·e·s, quels effets de l’absence ou de la présence d’un corps enseignant spécifique ?
En formation professionnelle ou d’adulte, quelle place pour les start-up, MOOC, etc. ? Qu’en est-il des cadres non institutionnels, associatifs ou privés ?
La manière dont les politiques nationales s’inscrivent dans une politique européenne pourra en outre être discutée.